Dans les moulins en général, le diamètre des meules variait de 1,30 m à 1,80 m, leur poids de 900 à 1500 Kg. Elles tournaient à environ 100 t/mn, et leur capacité moyenne de mouture pour le blé panifiable, était de 150 à 200 Kg à l’heure.
Le moulin de Monchy, construit en 1747 à un seul tournant, c’est à dire une seule paire de meules (monolithiques à cette époque) fût transformé au début du 19ème siècle par son propriétaire monsieur MARTEL, et devînt à deux tournants (deux paires de meules ) dites à l’Anglaise, de 1,60 m de diamètre, pesant chacune plus de 1200 Kg. Composées de pierres de différentes duretés, et comportant des rayons en surface, qu’il fallait rhabiller (retailler) régulièrement, les pierres meulières en provenance des carrières de La Ferté sous Jouarre étaient scellées entre elles au plâtre, et cerclées de fer.
L’ étage des meules était supporté par les colonnes en chêne du beffroi, et par un fort solivage appelé lit de meules, l’arbre moteur recevant la roue est équipé d’un grand pignon appelé rouet, qui faisait tourner le pignon lanterne, sur l’arbre duquel se trouve une grande roue dentée appelée hérisson, qui entraînait les pignons des petits fers supportant les meules, lorsqu’ils étaient embrayés.
Les pignons en fonte firent leur apparition en 1810-1820, ainsi que les paliers en bronze, et des embrassures (bras enserrant l’arbre moteur) furent réalisées, afin de ne pas affaiblir celui-ci; qui jusque là était traversé directement par les rayons du rouet. Le châssis réglable supportant la meule dormante fût inventé en 1820 par monsieur AUSTEN qui reçu pour cela, la grande médaille d’argent de la société d’encouragement de Londres en 1820 (à Monchy les deux châssis sont encore visibles). Les dents en bois appelées alluchons sont en cormier, en pommier ou en charme, elles étaient lubrifiées avec de la cire d’abeille.
A Monchy, la roue à palettes planes dite aussi roue à choc, est du type « en dessous » c’est à dire mue par l’eau qui courait en dessous d’elle, son diamètre est de 4,70 m et sa largeur de 0,72 m, elle tournait à une vitesse d’environ 8 tr/mn. L’ensemble des vannes de régulation s’appelait la ventellerie, la vanne qui alimentait le canal de fuite où coursier ( où se trouvait la roue), était commandée depuis l’intérieur du moulin et s’appelait la vanne molleresse,
d’autres vannes se trouvaient à l’extérieur, et s’appelaient vannes de décharge, elles régulaient le niveau du bief.
L’arbre du hérisson montait à la verticale, traversait tous les étages du moulin, et distribuait la force aux différents matériels de nettoyage des grains, et de blutage (séparation du son de la farine), et faisait également tourner le tire-sac situé dans le partie la plus haute du moulin.
La meule courante, était supportée et entraînée par l’anille qui reposait sur le petit fer (axe de fer forgé de la meilleure qualité) la base des arbres verticaux reposait dans des crapaudines qui devaient pouvoir supporter d’énormes poids, et assurer la lubrification des pieds d’arbres.
Un dispositif permettait de varier de quelques millimètres la hauteur de l’ensemble (petit fer et meule courante) afin de régler la mouture avec précision ce dispositif d’allège s’appelait la trempure et devait être à portée de main du meunier lors de la mise en marche.
Bibliographie: « Travailler au Moulin » par Jean BRUGGEMAN A.R.A.M 1996.
Alain Binet. octobre 98